Section 9 - Rapports entre langue écrite et langue parlée

Cette section repose non sur les particularités de la langue parlée ou de la langue écrite, mais sur les rapports (tensions et transitions) entre les deux ordres, qui concernent différents plans. Au niveau de l’activité individuelle, on observe différents modes de communication (processus immédiat et situé vs objet extériorisé distancié de l’énonciation). Au niveau de l’activité discursive s’opposent le quotidien, l’ordinaire, le savoir pratique vs l’écriture, l’éducation, le savoir théorique, la mémoire culturelle. Au niveau des institutions sociales, on a affaire à différents codes, variétés, genres, styles ou traditions discursives. Au niveau de la réflexion métalinguistique, des mouvements de méfiance envers l’écriture alternent avec le travail sur l’extériorité, la distanciation situationnelle et la réification qui en font non seulement un outil d’accumulation du savoir collectif, mais aussi un enjeu de pouvoir. C’est ainsi que la compétence écrite et la domination des techniques et des normes, notamment des genres et des variétés peut constituer une base de distinction sociale, avec un possible effet en retour sur le parlé.

La séparation entre deux pôles s’avère dépasser largement une simple opposition entre écrit et parlé, soumise à de constantes modifications historiques, ce qui rend délicate l’interprétation de données historiques. Ceci concerne les révolutions médiales (du surgissement de la « Galaxie Gutenberg » aux technologies audiovisuelles et informatiques) autant que les évolutions sociales (selon les époques : alphabétisation en progrès/recul, démocratisation de l’écriture, perméabilité des styles et variétés...).

La section accueille toute intervention sur le rapport entre les deux modalités/cultures/codes et leur espace discursif, à tous les niveaux : processus discursifs, culture écrite/orale, genres, réflexions métalinguistiques. Sont souhaitées notamment des contributions abordant :

  • les genres discursifs, entre oralité et écriture ;
  • l’évolution du système social et/ou de l’univers discursif ;
  • les transformations médiales et leurs conséquences discursives ;
  • la réflexion métalinguistique (scriptocentrisme, antiscriptisme).